Histoire des FFA
Précédent après la Première Guerre mondiale
À la suite de l’armistice de la Première Guerre mondiale, des forces de l’Entente ont occupé une partie du territoire allemand de fin 1918 jusqu’en 1930 et la France administra le territoire du Bassin de la Sarre jusqu’en 1935.
Le 1er décembre 1918, des éléments des VIIIe et Xème armées françaises franchissent la frontière franco-allemande, 21 divisions au total doivent occuper la zone Landau-Gerolstein-Königstein. Des divisions complémentaires sont en outre placées en réserve dans la région de Neunkirchen (3 divisions) et surtout en Lorraine et en Belgique (30 divisions)
Le traité de Versailles prévoyait une présence militaire des Français, des Britanniques, des Américains et des Belges sur la rive gauche du Rhin et une partie de la rive droite à partir de janvier 1920 et pour une période de 5 à 15 ans suivant les territoires. Les Français héritaient à la fois de la plus grande des zones d’occupation qui s’agrandit encore avec le retrait rapide des États-Unis ainsi que de la direction de la haute commission interalliée aux territoires rhénans (HCITR), de la présidence de la commission de gouvernement de la Sarre mandatée par la SDN, ainsi que celle de Memel et de la haute Silésie.
Les effectifs des forces occupantes dans l’armée française du Rhin crée en octobre 1919 étaient au nombre de 100 000 dans les territoires rhénans dans les périodes les plus calmes. Le maximum de militaires est atteint en mai 1921 lors de la première occupation de Ruhrort, Düsseldorf et Duisbourg avec 250 000 soldats dont 210 000 Français
La France, opposée à l’intervention de l’armée allemande sans contrepartie lors du soulèvement de la Ruhr, réagit à celle-ci en envoyant ses troupes occuper temporairement à partir du 6 avril 1920 Francfort et Darmstad
Les forces françaises interviendront dans des missions de maintien de la paix en compagnie de troupes alliés en Haute-Silésie entre 1920 et 1922 pour séparer milices polonaises et allemandes en déployant les 15 000 hommes de la 46ème division d’infanterie regroupant le 6ème BCA, 7ème BCA, 10ème BCP, 13ème BCA, 15ème BCP, 24ème BCA, le 29ème BCP et 27ème BCA dont le chef de corps est tué dans une opération de maintien de l’ordre ainsi qu’à Memel ou entre le 15 février 1920 et avril 1923, le 21ème bataillon de chasseurs à pied s’interposa entre pro-polonais et pro-lituaniens.
Une évaluation du coût total d’entretien des armées d’occupation entre 1919 et 1924 s’élève à 240 millions de Goldmarks
Entre 1923 et 1925, l’occupation de la Ruhr par les forces françaises et belges est effectuée pour tenter d’obliger l’Allemagne à payer ses indemnités de guerre.
À partir du 11 octobre 1924 et jusqu’au retrait total des forces françaises d’Allemagne le 30 juin 1930, Adolphe Guillaumat commande l’armée d’occupation du Rhin et exerce le commandement supérieur des forces alliées des territoires rhénans.
Précédent après la Première Guerre mondiale
À l’issue de la Seconde Guerre mondiale: les Troupes d’occupation en Allemagne
Après la défaite de 1945, l’Allemagne et l’Autriche furent divisées en quatre zones d’occupation, réparties entre les quatre grands alliés : Union soviétique, Royaume-Uni, États-Unis et France.
La Zone d’occupation attribuée à la France comprenait les territoires situés le long de la frontière française, ainsi que les districts nord de Berlin-ouest dans ce qui deviendra l’Allemagne de l’Ouest et son premier gouverneur fut le général d’armée Marie-Pierre Kœnig.
C’est dans ce contexte que l’armée française créa en 1945 les Troupes d’occupation en Allemagne (TOA), dont le quartier-général fut établi à Baden-Baden pour contrôler sa zone d’occupation. Cette décision s’accompagna de la création d’une monnaie autonome n’ayant cours légal que dans la zone d’occupation française, le Franc FFA.
Les Forces françaises en Allemagne (1949-1993)
Un Haut Commissaire français entrant en fonction en Allemagne, l’appellation TOA fut remplacée par Forces françaises d’occupation en Allemagne (FFA) à la suite du décret du 2 août 1949, paru au Journal officiel de la République française n° 185 du 6 août 1949 prenant effet le 10 août 1949. Il ne faut pas confondre la durée de l’Occupation avec celle des TOA : les conventions de Bonn du 26 mai 1952 mirent fin au régime d’occupation et furent amendées par les accords de Paris du 23 octobre 1954, dont l’article premier prévoyait qu’à partir du 5 mai 1956 « des forces de même nationalité et de même importance que celles qui se trouveront à cette date sur le territoire de la RFA pourront y être stationnées ». Le commandant en chef en Allemagne fut aussi le commandant de l’Enseignement français en Allemagne durant quelques années ; avec l’aide de l’Académie de Strasbourg, de nombreux établissements scolaires sont créés, destinés à accueillir les enfants des éléments constituant les troupes d’occupation, notamment le lycée Ausone le lycée français de Trèves, le lycée français de Mayence, le lycée français Hoche à Landau, le collège Marceau de Coblence, ce dernier ayant été installé au 31 Sued-allee puis en Mai 1953 au 2 de la Süd-allée et fut dirigé par Monsieur Paul Coussot; le « collège Turenne » de Fribourg-en-Brisgau. À Coblence, la vie des Français s’organise notamment autour du cinéma « Le Paris », du cercle du Rhein-Mosel Club, des Économats des FFA.
En novembre 1945, l’armée luxembourgeoise reprit une partie de la zone d’occupation française en Allemagne, à savoir le 2ème bataillon une partie de l’arrondissement (Kreis) de Bitburg et un détachement du 1er bataillon une partie de l’arrondissement de Saarburg. Le 2ème bataillon resta à Bitburg jusqu’en 1955. (En même temps, une partie de la zone anglaise est reprise par la Belgique pour former un créneau de l’OTAN s’étendant de la frontière belge à la frontière de l’Allemagne de l’Est).
En 1951, la France installa à Trèves, en Allemagne, sa 1ère division blindée (aujourd’hui 1ère brigade mécanisée). Pendant toute la Guerre froide, la 1ère DB constitua une grande et puissante unité de l’arme blindée et cavalerie, dotée de matériels modernes susceptibles de pouvoir faire face à une éventuelle menace venue de l’Est. Toujours en 1951, la France installa dans le Bade-Wurtemberg la 3ème division blindée (aujourd’hui 3e brigade mécanisée). La 5ème division blindée était également basée en Allemagne.
Ces grandes formations constituaient le 2e corps d’armée de la Ière armée française.
Insigne de Forces Françaises à Berlin à partir de 1949.
Des Forces Françaises à Berlin furent stationnées à Berlin-Ouest de juillet 1945 à septembre 1994 dans le quartier Napoléon – (ancienne « caserne Régiment-Général-Göring ») – dont les principales occupantes furent le 11e régiment de chasseurs et le 46ème régiment d’infanterie.
Aux grandes heures de la Guerre froide, les FFA comptèrent jusqu’à 50 000 soldats.
Les forces françaises en Allemagne eurent à leur disposition des armes nucléaires tactiques américaines dans le cadre de l’OTAN « sous double clefs » à partir de 1960. Celles-ci équipées de bombardiers SO.4050 Vautour et de North American F-100 Super Sabre de l’armée de l’air française (une soixantaine de Sabre en 1966), les divisions mécanisées modèle 59 qui avaient 2 batteries de 2 MGR-1 Honest John (un total de 10 batteries en 1966 soit 20 lanceurs), et 8 batteries de missile sol-air MIM-14 Nike-Hercules armées par la 520e et la 521e brigade d’engins dans le Bade-Wurtemberg de 1960 à 1966.
Le 25 octobre 1960, un accord logistique franco-allemand fut signé permettant à la Bundeswehr d’entreposer et de tester son matériel, ainsi que d’entrainer son personnel sur des sites militaires français. Ainsi, en 1966, plus de 26 000 militaires allemands furent entrainés par les FFA.